TERRITOIRES HUMAINS
Territoires humains est un projet de recherche créative et discursive développé depuis 2022 autour du thème central de l’humain face aux technologies numériques. A travers des tentatives artistiques et humaines, le projet cherche à re.produire des espaces de solidarité humaine ou de re.socialisation collective.
Initié durant la pandémie, le projet a le mérite de questionner la pratique même de l’art dans ses formes matérielles. Il s’articule autour des 3 axes principaux : une recherche sociale de l’impact, sur l’homme, des réseaux sociaux et des outils numériques (avec une considération scientifique liée à la neurologie). Une recherche matérielle (artistique) de la manière dont la tactilité se manifeste à travers l’art et enfin, la mise en place d’un dispositif discursif ou d’ateliers autour de la parole et de la création.
Les différentes activités envisagées dans le cadre de ce projet entrent dans cette triple mission artistique et de médiation qui constituent soit des itérations du projet, soit des contenus centraux des différentes itérations.

Commencé dans une forme plus embryonnaire, le projet Territoires Humains évolue au contact de plusieurs artistes, curateurs, scientifiques et/ou humains. A la base, un concept : Nakatala/Naké tala.
Le terme swahili Nakatala se traduit par « Je refuse » et fait référence, selon moi, à l’idée du renoncement alors que « Naké tala » est un terme contracté du Lingala qui renvoie à la notion « d’aller voir, d’aller à la découverte, à la rencontre ». Et l’on pourrait donc ainsi le prolonger à cette idée de rechercher ces Territoires humains, ces espaces de dialogue et de solidarité humaine dans cet ère où tout (contact humain) se dématérialise, se dissout presque au profit des technologies digitales et numériques, des réseaux sociaux et des Intelligences Artificielles. C’est en fait un aller vers : un risque, à l’erreur dans l’objectif de réessayer, sinon de réapprendre mais dans l’idéal, de faire exister, connaitre, reconnaitre… des possibles espaces de dialogue où peut se reconstituer le corps social.
En partant de cet exercice du renoncement, comme marche lente vers le Soi en tant qu’Entité humaine et pensante mais aussi en tant que lieu de rencontre intra personnelle ; faire le choix du renoncement, c’est faire le choix du silence et de la correction comme étape première de l’évolution; mieux, de la vie au sens le plus intérieur du terme. Ainsi « Naké tala » devient l’étape suivante où l’on s’expose à la possibilité de réapprendre à faire monde ensemble à partir de nos humanités distinguées.
Ce concept nourri le projet Territoires Humains dans ses propres métamorphoses à chercher la clé pour contourner les versions auréolées de l’humain que nous présentent notamment les réseaux sociaux et les efforts de désolidarisation qu’ils amènent pour créer le possible espace de rencontre physique, tactile, d’échange et de réflexion sur ce que devient l’être Social. C’est un espace que chacun doit revendiquer, s’approprier, arracher pour reconstruire une poésie sociale collective.

